Problème de santé au plan mondial, le suicide peut être évité dans bien des cas. Dans une étude portant sur des personnes décédées par suicide, près de la moitié d'entre elles s'étaient rendues dans un établissement de santé au cours des quatre semaines précédant leur décès, mais seulement 24% avaient consulté pour un diagnostic de santé mentale1. Pour le professionnel de santé, repérer les signes avant-coureurs du suicide revient à engager une conversation avec la personne à risque, puis à prendre les mesures nécessaires qui pourront l'aider.
Plus de 800’000 personnes meurent par suicide chaque année.1 L'identification, l'évaluation, la prise en charge et le suivi précoces garantissent que les personnes qui présentent un risque de suicide ou qui ont tenté de se suicider reçoivent le soutien et les soins dont elles ont besoin.2 Pour aider les professionnels de la santé à reconnaître les personnes qui peuvent présenter un risque élevé, des études ont identifié les facteurs associés à la suicidalité, ainsi que les stratégies de protection qui pourraient aider les personnes à risque.
Les tentatives de suicide déjà effectuées sont fortement associées à un comportement suicidaire à venir3
Les troubles de la santé psychique sont un facteur de risque majeur
Un trouble mental diagnostiqué constitue un facteur de risque majeur de suicide, puisqu'on estime qu'il représente 47 à 74% du risque total de suicide.4,5
Dans des études au long cours, le risque de suicide a été estimé à 4-7% chez les patients souffrant de dépression.5,6 Les patients atteints d’un trouble lié à l’usage d’alcool ou de substances, de troubles bipolaires et de schizophrénie présentent également un risque accru, en particulier en présence de multiples troubles concomitants.3,5,6
Environ 90% des personnes décédées par suicide présentaient un trouble de santé psychique6
Quels sont les autres groupes à risque?
Le suicide touche tous les âges; toutefois, à l'échelle mondiale, le taux de suicide le plus élevé est attribué aux personnes âgées.7 Chez les plus jeunes, ce taux est moins élevé, mais il correspond au plus grand nombre de décès sur la mortalité totale; le suicide est la deuxième cause de décès chez les 15-29 ans dans le monde, et la première cause de décès chez les jeunes femmes de 15-19 ans en Europe.1,4 Fait tragique, les adolescents sont vulnérables en raison du stress et de l'insécurité inhérente à la phase de transition qu’ils vivent ainsi qu’à la pression exercée par les pairs et la famille.4
Les communautés lesbiennes, gays, bisexuelles et transgenres sont touchées de manière disproportionnée par le suicide, du fait de facteurs tels que le rejet par la famille, la victimisation et la honte liée à la transphobie intériorisée.8
Les migrants et les minorités ethniques peuvent également être plus susceptibles d'adopter un comportement suicidaire par rapport à la population générale, les barrières linguistiques et la séparation familiale exacerbant les facteurs de risque.9
Les facteurs de risque de suicide existent aux niveaux systémique, sociétal et individuel.1
Expériences de vie négatives
Le stress est un facteur du comportement suicidaire, influençant le sommeil, l'impulsivité et la fonctionnalité.10 Le comportement suicidaire d'un proche est associé à de futures tentatives de suicide et les traumatismes de l'enfance peuvent conduire à un suicide des décennies plus tard.10,11
Le stress, le sommeil et la suicidalité sont étroitement liés10
La pression financière, sous la forme d'un revenu plus faible, de dettes, de chômage ou d'un passé de sans-abri, est également associée de manière significative au suicide.12 Les personnes pour lesquelles les quatre facteurs s’appliquent sont 20 fois plus exposées au risque d’une tentative de suicide que celles qui sont à l'abri de pressions financières.12
Prévenir le suicide
Entretenir des relations saines peut contribuer à prévenir le suicide, de même qu’un entourage social soudé peut apporter un soutien vital en cas de crise.1
Avez-vous besoin d'aide ? Dans les situations de crise, vous pouvez à tout moment contacter La Main Tendue en toute confidentialité : Téléphone 143 ou www.143.ch.
Les efforts visant à promouvoir le bien-être, comme le développement d'un sentiment d'identité et de compétences à résoudre les problèmes, peuvent contribuer à protéger contre l'impact du stress et des traumatismes, et favoriser les comportements de recherche d'aide pour les problèmes de santé psychique.1 De plus, des choix de mode de vie sains concernant l'alimentation, l'exercice, le sommeil et les contacts sociaux peuvent favoriser le bien-être physique et mental et protéger potentiellement contre les comportements suicidaires.1
Comprendre les facteurs de risque de suicide peut aider à identifier les personnes à risque et leur donner l'occasion de mettre en œuvre des stratégies de protection et d'accéder au soutien dont elles ont besoin.
Informez-vous sur les objectifs de prévention du suicide fixés par l'OMS dans ses ODD (Objectifs de développement durable) à l’horizon 2030, les 10 recommandations de Lundbeck dans le cadre d'une approche multisectorielle et les mesures mises en œuvre au sein de Lundbeck pour prévenir le suicide.